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Prêt pour l’embarquement ?

J’ai beaucoup de retard, désolé ! J’ai été très fainéant récemment, j’ai complètement perdu le rythme entre les ferrys ratés, les repos à Dubaï et Muscat, les changements de plan qui rendent le tracé chaotique… Il est loin le temps où je faisais tous les jours la même chose. Ça fera bientôt un mois que le train-train quotidien est perturbé.

Joli paquet !
Joli paquet !

Je suis en ce moment même à l’aéroport de Muscat en partance pour… Bangkok et la Thaïlande. Pour faire court, prendre l’avion avec un vélo est compliqué et voler vers Bangkok au lieu du Vietnam est significativement moins cher et moins incertain (sans changement de compagnie qui pourrait appliquer des règles différentes sur le transport du vélo). J’ai aussi eu de gros problèmes mécaniques en fin de parcours en Oman : le dérailleur arrière s’est tordu et s’est coincé dans les rayons de la roue. J’ai pu redresser les choses et atteindre Muscat en faisant attention. Je pense pouvoir mieux m’en sortir pour les réparations à Bangkok qui est une ville que je connais bien. Une fois que le vélo sera remis en état, je devrais prendre le train vers le Laos pour faire une boucle par le Vietnam, le Cambodge et enfin revenir en Thaïlande. Je vise toujours Singapour pour le mois de février. Après cela, je me suis décidé à poursuivre mais sans beaucoup de certitudes encore. Indonésie ? Amérique du sud ?

En attendant, voici le (court) récit de voyage sur les Émirats :

Et l’Iran devint enfer…

J’ai mis du temps avant de publier la suite du récit sur l’Iran parce que les mésaventures depuis la dernière fois m’ont donné la nausée et m’ont retiré toute envie de parler de l’Iran. Il n’y aura donc plus rien jusqu’à que je quitte le pays.

Après une pause bien méritée avec des amis à Esfahan au début du mois, j’ai repris la route et ça va mieux. Le paysage est devenu franchement désertique avec même des dunes de sable qui barraient l’horizon. Je suis passé avant-hier par la cité antique de Persepolis et je me trouve aujourd’hui dans la ville de Shiraz. Je vais attaquer la dernière ligne droite pour rejoindre le golfe Persique et prendre un ferry vers Dubaï dans une bonne semaine. Plus de 10700km au compteur !

Récits de Perse

En Iran depuis 10 jours, il est peut-être venu le temps de donner de mes nouvelles. L’accès à Internet, en plus de bloquer certains sites, est très lent ou inexistant en dehors des billes de taille conséquente donc il n’est pas facile de mettre en forme ou de charger les photos.

Je suis passé par l’ouest du pays en évitant Téhéran et les grandes routes qui y mènent. Ça m’a permis de visiter un site historique en montagne et d’être à l’écart du monde pendant quelques jours. Il faut bien ça parce que les villes sont animées et la circulation chaotique. Comme vous le lirez, même au milieu de nul part j’ai quelques problèmes de partage de la route (et ce n’est pas de ma faute, promis juré). Le climat est bien très frais la nuit, l’eau en dehors de la tente est régulièrement gelée, il ne faut pas que je traine encore longtemps dans le nord du pays.

Les iraniens sont absolument ravis et fiers de voir des touristes visiter leur pays. Les gens sont accueillants et souhaitent souvent la bienvenue en Iran en apprenant que je viens de France. Sur la route j’ai le droit à un coucou, un appel de phare ou un coup de klaxon une fois sur deux, j’ai même été arrêté par un pick-up qui voulait m’avancer jusqu’à la ville suivante ! L’Iran était le pays le plus risqué et dangereux à entendre les gens à qui je faisais part avant mon départ mais il n’en est rien sauf peut-être dans les régions frontalières du Pakistan et de l’Afghanistan.

Je me sens parfois devenir une bête de foire, par exemple quand je mange dans un parc et que toutes les 5 minutes on vient me poser les questions classiques et m’observer comme un extraterrestre. C’est parfois oppressant, je voudrais manger ou lire tranquillement. D’après des témoignages de cyclistes qui sont allés en Inde, la curiosité est encore plus forte et je pense sérieusement à sauter cette étape en me rendant directement au Vietnam après Oman. Ça m’évitera de faire une demande de visa encore plus contraignante que pour l’Iran et un vol en avion stressant (trouver une boite, démonter le vélo, prier pour que ça soit chargé dans l’avion sans surcoût et sans casser le matériel…).

À bientôt pour la suite des aventures en Iran !

Au revoir la Géorgie, bonjour l’Arménie

Je ne vais pas m’étendre longtemps, j’ai rédigé la fin du récit géorgien et commencé l’arménien. J’ai pris un peu de retard à cause du bilan qui m’a demandé pas mal de temps de rédaction :p

Beaucoup de dénivelé à venir en Arménie, ça sera sans doute la partie la plus montagneuse de tout le voyage. Arrivée prévue en Iran lundi !

Bilan après 3 mois et demi

Ça fait un moment que je n’ai pas fait le point sur ma progression, c’est le moment de le faire avant de continuer vers le gros morceau que va être l’Iran.

Je suis sur la route depuis 3 mois et demi, j’ai parcouru 8000 km. Ça fait une moyenne de 77 km par jour ; si l’on retire l’attente du visa iranien pendant 8 jours, ça remonte la moyenne journalière à 83 km. Le parcours tracé avant le départ prévoyait environ 6600 km pour arriver là où je suis. C’est plus que prévu mais j’ai aussi fait des détours pour visiter des lieux intéressants.

Je craignais de ne pas tenir le rythme physiquement mais finalement tout va bien. J’ai bien eu des douleurs au genou droit qui m’empêchaient de m’accroupir, j’ai compris qu’elles venaient de ma manière de lancer le vélo au démarrage en appuyant fortement avec la jambe droite alors que mon corps n’était pas centré. C’était gênant au début du voyage mais je fais depuis attention à démarrer progressivement pour ne pas abimer les articulations. J’ai de temps en temps des douleurs à cause de l’assise sur la selle mais ça va, ça vient. Le cuir de la selle est une matière vivante qui change avec l’humidité et l’utilisation, je peux retoucher à la tension du cuir si besoin, en général je fais une petite pause et tout va mieux.

Les conditions climatiques ont bien évolué. Jusqu’à l’entrée en Turquie le climat était estival et méditerranéen, c’est-à-dire chaud et sec, avec des nuits elles aussi chaudes. En montant sur le plateau anatolien et maintenant sur le plateau transcaucasien, les journées sont douces et ensoleillées mais les nuits très fraîches à cause de l’altitude encore 1000 et 2000 m. J’ai eu même eu quelques gelées. La température monte très vite dans la matinée avec 15-20° de gagnés en quelques heures, et perdus lorsque le soleil se couche. L’automne s’installe et avec lui les journées de plus en plus courtes. C’est assez fatigant d’avoir à supporter le froid sur les parties exposées (visage, pieds, mains) tandis que les vêtements et l’effort tiennent chaud le reste du corps. Ces conditions m’obligent aussi à rester sous la tente dès que le soleil est couché. Les journées sont plus courtes et peut-être plus intenses pour continuer à avancer.

Le vélo tient le coup malgré des passages difficiles qui secouent pas mal ! Pas de crevaison à déplorer depuis l’Italie, soit 5000 km. C’était, pour rappel, des ruptures de rustines et pas des vraies crevaisons donc les pneus Schwalbe à 45€ l’unité font parfaitement leur travail, ils n’ont pas failli depuis le départ et ils sont bien partis pour vivre encore un bon paquet de kilomètres. La béquille a cassé au milieu de la Turquie mais j’utilise maintenant un bâton : c’est beaucoup plus stable et ça ne coûte rien ! La chaine avait cassé plusieurs fois en Grèce mais, depuis, plus de casse à déplorer. Certains pignons et plateaux sont bien usés, les dents sont taillées en pointe et risquent de ne plus très bien accrocher la chaine, à surveiller. Le reste du matériel fonctionne parfaitement, hormis le matelas qui voient les bandes de mousse intérieures se décoller en partie et former des bosses inconfortables.

Côté budget, je m’étais donné comme ordre de grandeur 10€ par jour. En gros ça veut dire pas d’hôtel et de temps en temps des déjeuners au restaurant. Je suis à 1036€ dépensés en 104 jours, c’est amusant de voir que je respecte le budget d’aussi près alors que je ne compte les dépenses qu’une fois par mois ! En réalité j’inclus toutes les dépenses même les choses exceptionnelles comme des réparations vélos, des expéditions de colis ou les frais pour le visa.

J’adore voir le paysage défiler et changer, me repérer avec telle colline ou telle montagne, la voir s’approcher puis s’éloigner au long de la journée, voir aussi l’avancement sur la carte. Les contacts avec les gens sont malheureusement le plus souvent limités par la langue, ils me parlent, je devine les questions typiques : tu viens d’où, tu vas où, tu as quel âge, tu es seul, et cela plusieurs fois par jour. C’est un vrai plaisir de rencontrer quelqu’un avec qui la conversation peut aller un peu plus loin. Ça serait bien ambitieux de vouloir apprendre la langue, je ne suis pas doué pour cela. En plus les 5 pays que je viens de passer ou vais passer utilisent 6 alphabets différents : grec en Grèce, latin en Turquie, géorgien et cyrillique en Géorgie, arménien et cyrillique en Arménie et arabe en Iran ; je ne peux la plupart du temps même pas essayer de deviner ce qui est écrit ! Mais on s’en sort toujours pour les choses basiques, à force de temps et d’essais / erreurs. Ça fait parti du voyage et de l’immersion, c’est tout l’intérêt de ce genre de voyage que de sortir des sentiers battus et des quelques lieux très habitués au tourisme. Les gens sont surpris de me voir débarquer là, me demandent ce qui a bien pu m’amener dans ce coin perdu et c’est vrai que c’est bizarre pour eux de se dire qu’un type est venu depuis Paris à vélo jusqu’à leur village !

Pour la suite, je vais grimper haut en Arménie pour visiter un lac à l’eau cristalline et le caravansérail le mieux préservé du pays. Je traverserai ensuite les montagnes du Karabagh, paraît-il magnifiques, avant de passer en Iran. Je resterai dans les terres sans rejoindre la mer Caspienne, ça m’évitera des cols élevés et surtout de longer la mer où le camping sera difficile et le trafic routier désagréable sur la seule route présente. Je ne sais pas encore si j’irai à Téhéran, l’entrée de la ville sera sans doute un cauchemar.

Turquie + Géorgie = PLUIE

J’ai enfin repris la route après 8 jours d’attente pour le visa iranien, ça y est je l’ai ! J’ai donc terminé la Turquie en suivant la mer Noire puis je suis entré en Géorgie. La Turquie était un super pays, surtout l’Anatolie avec ses paysages ouverts à perte de vue et la quiétude ressentie. Je vous propose de lire les récits que voici, ils s’arrêtent au 28 septembre :

Aujourd’hui c’est le 100ème jour de route. J’ai fêté ça avec la route la plus horrible rencontrée jusque là, 40 kilomètres de boues, de pierres, de pluie et surtout pas de bitume. J’ai hâte d’en finir avec la Géorgie. Je devrais entrer en Arménie dimanche puis quelques jours plus tard ça ira au tour de l’Iran.

J’essaierai de faire un petit bilan chiffré des 100 premiers jours dès j’aurai enfin un peu de répit climatique 🙂

En attente du visa…

Je suis arrivé à Trabzon mercredi 14 septembre, le récit que je viens de mettre à jour s’arrête à cette date.

J’ai dû attendre jusqu’à lundi matin pour faire ma demande de visa iranien. La semaine dernière était censée être fériée, même si tout était ouvert comme d’habitude. Le consulat avait décidé de ne rien faire et m’a demandé de revenir lundi 19. C’est fait et, sauf surprise, j’aurai finalement mon visa demain jeudi ! Deux français croisés lundi et voyageant à moto n’ont pas eu la même chance, leur numéro d’invitation étant invalide.

J’ai hâte de reprendre la route parce que je ne peux pas faire grand chose avec le vélo à trimballer partout. Je serais bien allé dans les montagnes passer ces quelques jours mais que faire de mes affaires ?

Turquie : 2ème partie

J’ai fait du chemin depuis la dernière fois. J’ai traversé une bonne partie du plateau anatolien, une immense étendue de pierres, de champs, de canyons et de montagnes sculptées par les éléments. C’est bien plus varié que j’imaginais et certains paysages sont magnifiques. Je suis monté petit à petit depuis la dernière fois, mon altitude est maintenant autour de 1400m « en bas » et je m’apprête à passer un col de presque 2200m cet après-midi. Si les journées sont très ensoleillées et agréables avec l’altitude, les matinées sont très fraîches, je vais devoir porter des chaussettes sous les sandales si ça continue 🙂

Je devrais atteindre Trabzon ce mardi ou mercredi pour faire mon visa iranien. Ma demande ayant été acceptée, ce n’est plus qu’une formalité. Je risque de passer tout de même quelques jours dans la ville parce que l’ambassade est fermée les jeudis et vendredis. Cap ensuite vers la Géorgie en longeant la mer Noire.

En attendant, je vous propose la suite du récit en Turquie.